Benserade à Gentilly

  Retour

Benserade, qui a résidé à Gentilly au cours des dernières années de sa vie est une personne connue à Gentilly.
Les armoiries de la ville comportent la lettre "B" en souvenir de notre poète comme on peut le voir en cliquant ici.

Après l'échec de son livre Les Métamorphoses d'Ovide en Rondeaux, Benserade avait pris la décision de s'éloigner de la cour et de retirer à Gentilly.
On peut situer cette retraite vers 1685 comme on pouvait le lire dans un article du journal Le Figaro dans le Supplément Littéraire du numéro du 30 août 1913,
article intitulé Ballets, Rondeaux et Mascarades. Benserade avait alors 73 ans environ.

Benserade s'est donc installé à Gentilly après avoir acheté une première maison en 1684,
et au sujet de cette maison, Voltaire, dans son livre Le Siècle de Louis XIV, (tome 14 des oeuvres complètes, édition de 1878),
nous dit que Benserade avait écrit de nombreuses poésies sur ses murs :

sur le site internet des archives nationales https://francearchives.fr/fr/facomponent/55f56e4a3a0ec267f48b66b02f270f65544f66cb
on peut voir que Benserade avait acheté sa maison de Gentilly en 1664.
L'acte d'achat était d'ailleurs dans sa maison en 1691 et est mentionné dans l'inventaire qui a été dressé par un notaire à son décès.

Sur l'image ci-dessous, on peut lire que Benserade était Conseiller du Roi  donc membre du Conseil du Roi dont les membres étaient appelés Conseillers d'état
On pourra trouver des confirmations de cette situation en accédant à la page Benserade conseiller d'Etat en cliquant ici.

Sur le site de FranceArchives   https://francearchives.fr/fr/facomponent/cb7ba61cf50433fe8d27c3ec8099f4b510f70f4a
on peut voir qu'en 1684 que Benserade a acheté une seconde maison à Gentilly
maison qui avait des ormes et des arbres fruitiers

Il semble qu'à cette époque, il fallait avoir une citerne dans son jardin sans doute pour construire une glacière
c'était l'année de l'achat de la maison ! et ce, dès 1684 !
On trouvera en cliquant ici l'original de l'acte qui est entreposé aux Archives Nationales.
(Sachant qu'une toise correspond à 1,949 m, les dimensions du bassin creusé dans le jardin de Benserade
étaient de 30m de long, 15m de large et 10m de profondeur ! )

A peine installé, Benserade a dû avoir quelques problèmes avec ses voisins.
La solution a été la construction d'un mur qui allait le séparer de ses voisins !

Extrait du MINUTIER CENTRAL CONCERNANT L'HISTOIRE LITTÉRAIRE (1650-1700)
analysés par Madeleine JURGENS et Marie-Antoinette FLEURY qui correspond au document présenté ci-dessus :

Quelques années après avoir acheté sa maison, il semble que Benserade ait voulu agrandir son jardin !
On trouvera en cliquant ici l'original de l'acte qui est entreposé aux Archives Nationales
(on peur remarquer aussi qu'une copie de cet acte se trouvait dans sa maison de Gentilly à son décès (cliquer ici)

extrait du minutier central concernant l'histoire littéraire (1650-1700)

En 1683, Benserade fera tout pour que son ami La Fontaine soit élu à l’Académie Française et c’est quelques années plus tard, après voir acheté une maison à Gentilly, qu'il quitta Paris pour cette ville de la banlieue parisienne. Ce n’est donc qu’à cette époque qu'il a pu envoyer régulièrement des écrevisses à Madame de Maintenon qui aimait beaucoup ces crustacés, et avec laquelle il avait conservé des contacts pendant sa retraite à Gentilly.

Dans son Histoire de la langue et de la Littérature française, L.Petit de Julleville indique que Benserade s'est installé à Gentilly à l'àge de 75 ans, c'est-à-dire vers 1687

   

On dit qu'une fois installé à Gentilly, donc après plusieurs années de vie parisienne, et pour que cela se sache, il avait gravé sur un arbre de son jardin les mots suivants :

Adieu fortune, honneurs, adieu vous et les vôtres,
Je viens ici vous oublier
Adieu toi-même, Amour, bien plus que tous les autres
Difficile à congédier.

On pourra voir sur le document suivant que Gentilly était l'un des plus séduisants villages des environs de Paris

document "La Correspondance historique et archéologique"
organe d'informations mutuelles entre archéologues et historiens, 1906 (Gallica)

le poète Antoine Bauderon de Sénecé soulignera l’habileté et la franchise de Benserade en écrivant :
 « Ce bel esprit eut trois talens divers,
Qui trouveront l’avenir peu crédule,
De plaisanter les Grands il ne fit point scrupule,
Sans qu’ils le prissent de travers ;
 Il fut vieux & galant, sans être ridicule,
Et s’enrichit à composer des Vers. »

Gravure qui représente la maison de Benserade à Gentilly :
https://art.rmngp.fr/fr/library/artworks/perelle_vue-du-berceau-de-treillage-dans-les-jardins-de-la-maison-de-mr-de-benserade-a-arcueil_estampe-technique_1685

On pourra voir ci-dessous un original de la gravure présentée ci-dessus,
 original qui se trouve aux archives départementales de Créteil sous la référence 6 FI/A/Gentilly
(il faut lire Gentilly au lieu d'Arcueil)
(gravure qui date de 1685)

Une variante de cette gravure peut-être trouvée sur le site internet du Ministère de la Culture :
http://www2.culture.gouv.fr/culture/inventai/patrimoine/

Ce berceau de treillage était mentionné dans le Dictionnaire Critique de Biographie et d'Histoire d'Augustin Jal de 1872

L'information suivant laquelle Benserade aurait reçu de la reine Anne d'Autriche
 un tableau de Charles Beaubrun (Portraitiste attitré d'Anne d'Autriche) est confirmé dans le Bulletin de la Société de l'Histoire de Paris de 1930 :

 

On pourra lire dans le tome X de l'Histoire du diocèse de Paris dans son édition de 1757          
que la maison de Benserade était jolie et que l'on pouvait voir au dessus de la porte de sa maison
les armes qu'il s'était données "avec une couronne de Comte" !
(on peut aussi voir ci-dessous l'humour d'un ami de Ménage)

   

et on peut se demander ce que faisait Benserade à Gentilly :
on a la réponse dans le livre "Annales dramatiques ou Dictionnaire général des théâtres" par une société de gens de lettres de 1809  

       

Mais dans l'Encyclopédie des gens du Monde, des Sciences, des Lettres et des Arts, de 1834,
on pouvait lire que lors de sa retraite à Gentilly,'il avait une lyre bien qu'il ne fût pas un grand musicien !

    On peut supposer qu'à Gentilly, Benserade avait une ou plusieurs ruches dans son jardin
 en voyant cette médaille qui date de 1718 (moins de 30 ans après son décès),
 médaille trouvée sur le site internet du Palais des Beaux-Arts de Lille :
http://pba-opacweb.lille.fr/fr/search-notice/detail/num-md1665-meda-81b2b

         

Le graveur est parti d'un médaillon qui se trouvait dans le livre de Titon du Tillet, le Parnasse Français,
édité en 1732. En regardant le livre, on peut voir que le médaillon avec la ruche se trouve juste à côté du médaillon de Benserade,
mais le lien entre le poète et le miel n'est pas avéré.

 

Cette médaille est mentionnée dans le livre Histoire métallique de l'Europe de Pierre-Nicolas Poulhariés édité à Lyon en 1767

On pourra voir dans le livre "Le Parnasse Français" de Titon du Tillet, de 1732,
que Benserade était présenté au même niveau que les autres auteurs de l'époque

On pourra constater sur cette page du livre que Benserade est bien entouré !

 

En 1690, soit une année avant son décès, il semble que Benserade ait acheté une seconde maison à Gentilly,
maison dont on a l'adresse, "rue du Bout-Durant" , maison qui comportait un vivier.
On peut donc supposer qu'il voulait élever "ses écrevisses" dans son vivier,
écrevisses destinées à Madame de Maintenon !
(site de France-Archives :
https://francearchives.fr/fr/facomponent/61b59e4264ec9e800df80fabba34ae8d4be6fd5b)

On trouvera en cliquant ici l'original de l'acte d'achat de la maison, acte daté du 27 juillet 1690 et qui est entreposé aux Archives Nationales.

On peut voir que la rue dans laquelle Benserade avait acheté une maison en 1690 existe encore aujourd'hui avec le même nom !

Benserade décèdera à Paris en 1691 à l’âge de 78 ans, puis il sera inhumé dans le cimetière Saint-Eustache comme d’autres académiciens, mais en 1787, son corps sera transféré dans les catacombes.

Dans le dictionnaire Historique de la Ville de Paris de 1779
on pouvait lire que Benserade avait eu une maison de campagne à Gentilly

      

Dans le Nouveau Dictionnaire Historique de Paris de Gustave Pessard, de 1904, sur l'article consacré à la Bièvre,
on trouve cette phrase de Benserade qui qualifie la Bièvre de "beau ruisselet qui court en rossignolant.
(on peut également voir sur cet article ce que pensait madame Maintenon des écrevisses  que l'on pouvait pêcher dans la rivière ! )

 

Dernières années de Benserade à Gentilly

Lors des dernières années passées à Gentilly, Benserade a traduit un certain nombre de psaumes,
et dans le livre Jugements des Savants d'Adrien Baillet, on apprend qu'il a eu l'occasion de travailler sur l'Office de la Sainte Vierge.

Dans leur Histoire de l'Académie Française, Pélisson et d'Olivet précisent que lors de ses dernières années vécues à Gentilly,
 Benserade, récitait des psaumes ou les traduisaient sous la forme de vers en français.

Dans ce numéro de la Revue de Paris, de 1838, Paul de Musset (le frère d'Alfred de Musset)
a écrit un article intitulé Le Poète Benserade, article qui appartenait à la série Originaux du dix-septième siècle,
et article dans lequel on découvre ce que faisait Benserade à Gentilly.

 

Et on peut même dire qu'étant à Gentilly, Benserade allait encore à l'académie française :
 le jour de la réception de Monsieur de Fontenelle à l'académie, le 5 mai 1691 Benserade avait lu un texte original, intitulé "Caprice"

 

    Dans son livre Notules sur la Bièvre, de 1908, Jeanne Capitan  rappelle l'expression que Benserade utilisait pour parler de la Bièvre à Gentilly
"un beau ruisselet qui court en rossignolant" sans oublier les écrevisses qu'il envoyait de Gentilly à Madame Maintenon.



Le testament de Benserade

On pourra accéder en cliquant ici à une copie du testament que Benserade a signé le 6 septembre 1691, soit moins de deux mois avant son décès, chez un notaire, testament conservé aux Archives Natiionales qui montre un âge avancé pour le poète à cette date.

 

Le décès de Benserade  (le 19 octobre 1691)

Dans le minutier central concernant l'histoire littéraire réalisé par Madeleine Jurgens et Marie-Antoinette Fleury,
on peut constater que lors de son décès, Benserade avait encore son appartement du Palais-Royal.
(sur l'inventaire qui a été dréssé à son décès, il est précisé qu'il est décédé dans son appartement du Palais Royal)

Le décès de Benserade était mentionné dans le numéro du 27 octobre 1691 du journal la Gazette
dont les numéros étaient regroupés dans le Recueil des Nouvelles Ordinaires et Extraordinaires de 1692.
(petite erreur : l'article indique que Benserade avait 82 ans à sa mort ; son âge était plus près de 79 ans ! ).

Dans le Dictionnaire Historique et Descriptif des Monuments de la Ville de Paris de 1826,
on pouvait lire les noms des autres personnes qui avaient été inhumées dans Saint-Eustache

     Dans son livre les Galeries du Palais de Justice 1280-1780, publié en 1854,
Amédée de Bast donne quelques informations intéressantes sur cette maison de Gentilly, comme le nom de "Pavillon de M.Benserade"
ou encore l'existence d'une chapelle.

   


Quelques heures avant sa mort, Benserade avait encore de l'humour comme on peut le lire
dans le Dictionnaire Historique des Hommes qui se sont fait un Nom

    Le bon mot que Benserade avait prononcé au moment de sa mort était également rapporté dans le livre Recueil de Bons Mots Historiques

      

 

L'inventaire des biens de Benserade qui a été fait à son décès :

       Au décès de Benserade, un inventaire de tous les biens qui se trouvaient dans sa maison de Gentilly et dans son appartement du Palais Royal a été fait à la requête d'Anne de la Varie qui était une cousine  et de Jean-Baptiste Le Blanc, écuyer, Sieur de Rozay, maître particulier des Eaux et Forêts de Lyons et de Gisors qui était un cousin. Cet inventaire est mémorisé aux Archives Nationales sous la référence MC/ET/XCVI/157. Il s'agit d'un document de 34 pages dont on pourra lire une copie  en cliquant ici

 

Retour

l